LES PONTS
L’asphalte, matériau pérenne s’il en est, permet d’assurer la double fonction d’étanchéité et de support des couches de roulement. Cette technique définie par le Fascicule 67, Titre I met à disposition des Maîtres d’Ouvrage trois systèmes avec AT ET du CEREMA.
Ces différents complexes sont détaillés dans le Guide Pratique pour la Conception des Ouvrages de Génie Civil de l’Office des Asphaltes. Ce document descriptif constitue également un guide de choix, il est basé les fascicules 65 et 67 titres I et III des marchés publics de travaux de décembre 2017.
Le fascicule 4 du Cahier des Charges de l’Office des Asphaltes rappelle les règles de l’art.
COMPLEXE D’ETANCHEITE 8+22
Le complexe d’étanchéité 8+22 fait l’objet du Avis technique Cerema Ouvrages d’art- Étanchéité de ponts-routes. Toute entreprise non-membre de l’Office des Asphaltesutilisant le procédé 8 + 22 ne pourra pas faire référence à cet avis technique.
Le complexe d’étanchéité en asphalte 8+22 est constitué par une première couche d’étanchéité en mastic d’asphalte surmontée d’une deuxième couche d’étanchéité et de protection en asphalte gravillonné.
Il est mis en œuvre à chaud (température d’application à 200°C maximum) sur une couche d’indépendance partielle déroulée sur le support en béton de ciment préalablement préparé et ayant reçu un enduit d’imprégnation à froid.
Le complexe reçoit généralement une couche de roulement en enrobé bitumineux.
LES OUVRAGES ENTERRES
Ces ouvrages sont définis par le Fascicule 67, Titre III et le « Guide pratique pour la Conception des Ouvrages de Génie Civil » de l’Office des Asphaltes. Parcs souterrains, Gares, Passages souterrains urbains… La règlementation et les conditions de mise en oeuvre sont rappelées dans le fascicule 4 du Cahier des Charges de l’Office des Asphalte. Le chapitre VI du « Guide pratique pour la Conception des Ouvrages de Génie Civil » traite en détail des différents complexes utilisables, de leur mise en oeuvre ainsi que leurs caractéristiques principales.
MASTICS D’ENROCHEMENT
Une autre utilisation mal connue : Le mastic d’asphalte pour travaux hydrauliques destiné à la stabilisation par percolation des enrochement, pour la protection des berges de rivières, des perrés et des gabions. L’asphalte recyclé trouve là un emploi privilégié.
ÉTANCHÉITÉ DES OUVRAGES DE PRESTIGE
Cour, parking et voies de desserte souterraine du Grand Louvre, Bibliothèque François Mitterrand, cratère des Halles, Grande arche… Ni spécifiquement bâtiment, parfois ouvrages enterrés ou grandes dalles circulables par les véhicules, ils font appel aux trois techniques évoquées ci dessus et présentent un domaine de prédilection pour le matériau historique qu’est l’asphalte coulé.
L’étanchéité des ponts dans l’histoire
Le premier pont mentionné dans l’histoire : Au VIe siècle av. J.-C., le roi babylonien Nabuchodonosor fit construire un pont en bois de cyprès et de cèdre au-dessus de l’Euphrate. Les piles étaient en briques de terre cuite jointoyées avec de l’asphalte ! Au fil du temps, le franchissement des obstacles par les voies de communication a été facilité par la construction d’ouvrages en maçonnerie de pierre ou de brique.
Les constructeurs de pont en maçonnerie considéraient que l’étanchéité devait seulement éviter les suintements et la dissolution du mortier des joints entre les pierres et les moellons de la maçonnerie. L’étanchéité telle qu’on la conçoit actuellement n’était pas nécessaire et une simple chape de mortier de chaux ou de ciment semblait satisfaisante.
Le début de l’ère industrielle au 19ème siècle, avec l’apparition du chemin de fer connaît le développement de techniques nouvelles : le béton armé, les ouvrages métalliques, puis le béton précontraint qui nécessitent une étanchéité efficace et pérenne. Les nouvelles contraintes : charges roulantes importantes, vitesse, sels de déverglaçage, pollution, hydrocarbures… Les agents agressifs migrent dans la structure de l’ouvrage et provoquent la corrosion des aciers, leur gonflement et la dégradation du béton ou des joints.
Les infiltrations d’eau sont dégradantes pour l’esthétique de l’ouvrage : traces de calcite et stalactites en sous-face du tablier, corrosion des aciers et éclatements du béton, corniches dégradées, etc. L’état des aciers et la désagrégation du béton affaiblissent la structure et peuvent entraîner sa ruine après quelques années.